mardi 7 octobre 2014

Réseau d'adduction d'eau potable: l'opposition met la (sur) pression


La complainte de la «Chatte Que Vous Savez" (CQVS) - Il est arrivé aux oreilles du Kàntzàjammer que la «Chatte Que Vous Savez», la CQVS (Sous l'oeil du juge, le Kàntzàjammer utilisera en attendant cet acronyme de quatre lettres pour désigner la chatte en chef), donc que la CQVS s’épanche en feulements plaintifs, affirmant «qu’on ne peut pas travailler avec eux» (les chats de gouttière de l’opposition, ndlr) et «qu’ils bloquent tout»! Exemple retenu pour fonder ce (nouveau) procès en blocage institutionnel que la "Chatte Que Vous Savez" fait à ses contradicteurs au concheil munichipal: le sur-presseur du réseau d’eau potable dont le changement, nécessaire, n’a pas été acté lors de la dernière séance de l’assemblée communale «à cause» des chats de gouttière. La réalité, c'est qu’interrogée par ceux-ci après des explications filandreuses et un tantinet incohérentes, la CQVS a préféré renvoyer le vote au prochain concheil munichipal. En précisant que «si le sur-presseur tombe en panne d’ici là, la responsabilité devra en être portée par l’opposition». Sans blague? Sans blague...

Un sur-presseur de marque KSB
Pour bien comprendre ce qu’est un sur-presseur d’eau - Un sur-presseur a pour fonction la mise et le maintien sous pression d’un réseau de distribution d'eau potable pour assurer l’alimentation correcte des robinets chez les particuliers. Ce dispositif permet de relever la pression lorsque celle-ci devient insuffisante pour alimenter des robinets situés en hauteur et/ou éloignés de la source d’alimentation en eau (puits, réservoir, etc…): le sur-presseur va aspirer l’eau et l’acheminer avec une bonne pression jusqu’à ces points de consommation. Le principe de fonctionnement est similaire à celui d’une pompe immergée à la différence qu’un sur-presseur est utilisé pour des réseaux desservant des immeubles d'habitation ou de bureaux, des hôpitaux, des hôtels, des grands magasins ou encore des installations industrielles ou des maisons individuelles. Pour l’essentiel, il s’agit d’un appareil composé d’un moteur équipé d’une ou plusieurs pompes verticales produisant la puissance nécessaire pour provoquer la montée de l’eau dans le réseau avec une pression adéquate, quels que soient les besoins. Chaque pompe est équipée d’un variateur de vitesse et d’un régulateur électronique pour obtenir et maintenir la pression requise.

Le local technique du sur-presseur, rue du Bassin
Quel est le problème dans la vallée des chats? – Installé rue du Bassin (photo ci-contre), l’actuel sur-presseur peine à remplir sa mission après plus de vingt ans de bons et loyaux services. Depuis deux ans voire davantage, des habitants du haut de la commune ne disposeraient plus d’une pression d’eau suffisante pour leurs usages quotidiens. Certains affirment même «ne plus avoir d’eau trois heures par jour»! Le renouvellement de cet équipement communal doit donc être effectué dans les meilleurs délais…

Les deux offres en concurrence – A la suite d’un appel d’offres lancé sous la précédente mandature, deux propositions commerciales sont en présence après l’ouverture des plis. La première, déposée par la société EVACEAU, propose pour €24.500 un sur-presseur de marque Grundfoss équipé d’un variateur de vitesse électronique et d’équipements annexes «dédiés» c'est-à-dire intégrés à l'appareil. Cela signifie qu'en cas de panne, la commune devra obligatoirement passer par le constructeur, les équipements «dédiés» n’étant disponibles ni chez les revendeurs habituels d'équipements électriques ni dans les stocks de secours de la Colmarienne des Eaux, qui gère en maître d’œuvre le réseau d’eau potable de la vallée des chats. De plus, ces équipements «dédiés» se trouvant installés directement sur le sur-presseur, ils risquent d'être endommagés en cas de fuite d'eau.

La deuxième offre, déposée par la société CERIA, propose pour €34.000, un sur-presseur de marque KSB dont le variateur se trouve dans une armoire électrique «déportée», ce qui supprime les risques de dommages en cas de fuite d’eau. Ces équipements «non dédiés» de marque Schneider sont en outre disponibles chez tous les revendeurs et sont compatibles avec les stocks de secours de la Colmarienne d’eau,  garantissant une intervention rapide en cas de panne. La fourniture et l'installation de cette armoire électrique «déportée» explique en grande partie l'écart de prix entre les deux offres. Il faut noter que cette spécificité technique faisait partie du cahier des charges transmis aux fournisseurs pour l'établissement des devis.


"Mais si, je travaille... Vous ne voyez pas?"
«Ce qui se conçoit clairement s’énonce clairement» (vieil adage français) - Ces explications, nécessaires à la compréhension du dossier, la "Chatte Que Vous Savez" n’a su ou pu ou voulu les donner au concheil munichipal! Elles ont pourtant été fournies sans problème à l’opposition par la Colmarienne des Eaux. Encore fallait-il les demander. «Si Madame le Maire s'était un tant soit peu donnée la peine de nous informer de ces éléments en séance, nous aurions probablement voté en conscience le remplacement de l’actuel sur-presseur», explique un chat de gouttière. «Or, à un moment où Paris veut mettre un frein au dérapage des dépenses des collectivités locales, on nous demande d’approuver, le petit doigt sur la couture du pantalon, un investissement de €29.000... Soit €5.000 de plus que l'offre la moins disante! Ou l'équivalent d'un an de financement au village des NAP (les Nouvelles Activités Pédagogiques voulues par la réforme des rythmes scolaires, ndlr). "Et pourquoi pas €28.000? Ou €30.000 alors que €24.500 et €34.000 étaient sortis des plis? La Colmarienne des Eaux, encore elle, nous a donné la clef de l'énigme: la CERIA avait entretemps baissé son offre de €5.000 pour s’aligner sur  la concurrence», poursuit-il. Pour lui, c’est la CQVS et non l’opposition «qui ne fait pas son travail»! «Il ne suffira pas à la CQVS de participer ici et là à des réunions, dont le point fort se situe dans l'épaisseur des toasts et la finesse des bulles de crémant, pour nous convaincre qu'elle abat du boulot», peste encore notre matou. Pour lui, la "Chatte Que Vous Savez" serait une "maniaque du coup de force bonapartiste". "Dès qu'elle est en difficulté sur un dossier qu'elle ne maîtrise pas ou peu, elle fait soit capoter la séance (lire ici le compte-rendu du premier et ubuesque concheil municipal ordinaire de la mandature), soit renvoie l'affaire à la séance suivante», remarque finement notre chat de gouttière à qui on ne la fait pas. "C'est bien connu: quand on manque d'autorité, on a recours à l'autoritarisme!", conclue-t-il, un peu chattemite. Le Kàntzàjammer ronronne...

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