jeudi 16 avril 2015

Fin programmée du service public: l'école privée ABCM d'Ingersheim à Katzenthal à la rentrée


Une école bilingue privée va-t-elle s'installer à la rentrée à Katzenthal? Tel est le projet de la municipalité qui, s'il aboutit, empêchera non seulement toute ré-ouverture future d'une deuxième classe maternelle mais risque de condamner l'école publique dans la vallée des chats. Explications...


L'école ABCM Jean-Petit sise au 3a de la rue du Florimont à Ingersheim

Un projet déjà bien avancé - Le chat Persan de la majorité avance toujours à pas comptés, c'est bien connu... La Chatte Que Vous Savez (CQVS) ne déroge pas à cet atavisme si l'on s'arrête à une communication qu'elle a faite au concheil munichipal du mardi 14 avril. Alors que les débats allaient sur leur fin, notre chatte en chef a "informé" (notez bien ce terme: "informé"!) qu'à l'étroit dans ses locaux d'Ingersheim, l'école bilingue privée ABCM Jean-Petit (la page Facebook est ici tandis que le site internet est ici) souhaiterait s'installer en septembre dans la classe de maternelle laissée vacante au rez-de-chaussée de la mairie. Pressée par une chatte de l'opposition d'en dire davantage, la CQVS a daigné répondre, sans autre précision, que la municipalité envisagerait de signer un bail d'au moins trois ans avec cette école payante. Problème: si ce projet, déjà très avancé selon les informations du Kàntzàjammer, aboutit, toute ré-ouverture future d'une deuxième classe maternelle à Katzenthal dans le cadre du regroupement pédagogique intercommunal "refondé" avec Sigolsheim sera impossible! Katzenthal n'aura plus de locaux disponibles et nos chérubins iront, comme leurs petits camarades du primaire, en classe à Sigolsheim. De plus, si à l'avenir des parents choisissent de scolariser en maternelle leur(s) enfant(s) à Jean-Petit plutôt que dans l'école du bas (pour laquelle il fut au moins dix élèves), le service public sera irrémédiablement condamné à Katzenthal! Et il n'en faudra pas beaucoup: pour la prochaine rentrée, onze enfants sont actuellement comptabilisés sur la carte scolaire. Le seuil de fermeture étant fixé à neuf par l'Education nationale, il suffirait de seulement deux défections pour Jean-Petit pour que l'école du bas ferme!


L'école alors que la bagarre du RPI faisait rage avec Sigolsheim.
 Oui mais ça, c'était avant...
La municipalité a-t-elle tiré un trait sur l'école publique? - Ce projet en cours de négociation éclaire d'un tout autre jour l'obstination mise depuis des semaines par la CQVS à ne pas signer avec Sigolsheim la nouvelle convention sur l'école. Outre la querelle personnelle que notre chatte en chef vide depuis des années avec le Gros Matou de Sigo, il s'agit en effet de chauffer la place au privé au détriment du public. Dans son article 10 ("Evolution du RPI"), la convention, toujours proposée à la signature des deux maires, dispose en effet qu'"en cas d'évolution démographique positive et par conséquent d'ouverture de classe, celle-ci se fera en priorité dans la commune qui dispose d'infrastructures existantes, à savoir Sigolsheim s'agissant d'une classe élémentaire et à Katzenthal s'agissant d'une classe maternelle". Cet article a été intégré dans la convention à la demande des chattes de gouttière de l'opposition siégeant à la commission "Ecole" alors que le Gros Matou de Sigo n'y était  pas favorable... "Il s'y est résolu et a accepté le compromis dans un souci d'apaisement et dans l'intérêt des parents d'élèves de Katzenthal", explique l'une d'entre elles. Dès lors, une question se pose: la municipalité a-t-elle, sans encore oser le dire publiquement, tiré un trait sur l'école et le RPI? La réponse semble, malheureusement, être "Oui"! Car comment comprendre autrement que, pour justifier son refus de signer la convention, la CQVS clame urbi et orbi qu'"il n'est pas question de payer une participation annuelle aux frais de fonctionnement de l'école élémentaire de Sigolsheim" (article 5 de la convention "Comptabilité du RPI - Autres charges"). Soit €425 par an! Alors que, lors de sa précédente mandature, elle a gaspillé €850.000 dans le "dépôt de sel BBC" du haut du village et qu'elle va dépenser €10.000 pour de nouveaux bacs à fleurs!

Alors, l'école Jean-Petit, combien de divisions? Ouverte en 1991 à Ingersheim, cette école bilingue privée, et donc payante, comptait à la rentrée 2014-2015 167 élèves: 69 à la maternelle (trois classes) où la pédagogie proposée est inspirée de celle du mouvement Montessori et 98 au primaire (cinq classes). Chaque classe dispose de deux enseignants: l'un en français, l'autre en alsacien et/ou allemand. L'objectif recherché consiste à donner aux enfants une maîtrise orale et écrite des deux idiomes, c'est-à-dire de les rendre bilingues. Alors que des classes bilingues existent déjà dans le secteur public, les dix écoles ABCM d'Alsace-Moselle se présentent comme "une reprise de la politique de l'Education nationale en matière de bilinguisme telle qu'elle est pratiquée en Alsace". "Cette politique consiste à refuser l'ouverture de sites bilingues dans un premier temps et à infléchir sa position dans un second temps", expliquent-elles sur leur site. En d'autres termes, nous, ABCM, faisons le boulot que l'Education nationale se refuse de faire. Question subsidiaire: pourquoi l'école Jean-Petit veut-elle s'implanter à Katzenthal? A l'étroit dans ses locaux dans la rue du Florimont, l'école avait obtenu de l'ancien maire, Gérard Cronenberger, un régionaliste convaincu, de pouvoir s'installer dans le presbytère d'Ingersheim qui est disponible. Les travaux d'aménagement devaient être pris en charge par la commune. Mais  en mars 2014, les municipales sont passées par là et le nouveau maire centriste, Matthieu Thomann, semble être revenu sur les engagements de son prédécesseur... Dès lors, situé à seulement quelques kilomètres de là, Katzenthal semble constituer une solution de repli parfaite pour Jean-Petit. C'est les parents d'élèves qui vont être contents. Enfin, surtout ceux qui pourront payer... 


Journal "L'Alsace" du 16 avril 2015: compte-rendu du conseil municipal du 14 avril 2015
Un rectificatif pour une manipulation - Les chats de gouttière ont fait parvenir le jeudi 16 un courriel à la mairie après la parution dans les journaux d'articles affirmant, à tort, que le concheil munichipal avait donné son accord à la location (c'est à lire ici). Voici le texte intégral de ce courrier adressé à la CQVS"Est paru aujourd'hui dans la presse (Alsace et DNA) un article rendant compte de la séance du conseil municipal du 14 avril mentionnant que le conseil a approuvé le principe de la location des locaux de l'ancienne école de Katzenthal par l'école ABCM d'Ingersheim. Ce point, non inscrit à l'ordre du jour, n'a donné lieu à aucune délibération, ni aucun vote. Cette information est donc erronée et nécessite qu'une demande de rectificatif soit faite auprès des journaux concernés. Je vous remercie de faire le nécessaire. De l'avis du Kàntzàjammer, va falloir attendre un certain temps sinon un temps certain... Car pour l'opposition, cette affaire constitue rien de moins qu'une manipulation. "Sur le RPI, elle (la chatte en chef, ndlr) oppose une fin de non-recevoir à Sigolsheim sans en avoir référé au conseil municipal, sans délibération, sans vote. Elle engage parallèlement des tractations avec ABCM sans information ni de la commission école, ni des autres élus. Enfin, elle manipule les journaux en leur faisant croire  qu'elle a l'accord du conseil, et cela en dehors de toutes les règles élémentaires du fonctionnement de l'instance!", explique un chat de gouttière. "Que faut-il d'autre pour démontrer que cette dame se comporte comme un petit hobereau?", cingle-t-il.

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