lundi 29 décembre 2014

Cantonales: la Chatte Que Vous Savez se chercherait le Chaton



Alors que les grandes manoeuvres pour les cantonales de mars sont en cours, notre chatte en chef songerait à se présenter avec Christian Chaton, conseiller général sortant de Sainte-Marie-aux-Mines et transfuge de l'extrême-droite qui s'épanouit à l'UMP



Photo "L'Alsace"
Elle n'aurait pas renoncé! - En dépit des brillants états de service qu'elle accumule depuis le début de la mandature dans la vallée des chats, la Chatte Que Vous Savez, la CQVS donc, songerait toujours à se présenter aux élections départementales de mars dans le nouveau canton N°15 qui regroupe désormais les quelque 45.500 habitants des anciens cantons de Ribeauvillé, Kaysersberg, Lapoutroie et Sainte-Marie-aux-Mines. Et pas avec n'importe qui! Le Kàntzàjammer tient de plusieurs sources --non confirmées par l'intéressée, et pour cause-- que notre chatte en chef envisagerait de se "pacser" avec Christian Chaton (ça ne s'invente pas!), conseiller général sortant de Sainte-Marie-aux-Mines passé de l'extrême-droite à l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP). Si cela devait se faire --Que le grand Raminagrobis nous en préserve!--, nul doute que cet improbable duo ferait une belle paire... Mais qui est donc ce Chaton dont on chuchote le nom dans la vallée des chats?

Christian Chaton: il a milité
à l'extrême-droite
 dès l'âge de 14 ans!
Engagé à l'extrême-droite dès 14 ans - Né à Baccarat (Meurthe-et-Moselle), Christian Chaton, 51 ans, débute en politique en adhérant en 1977 à Toulon (Var) au Front de la Jeunesse, l'organisation de jeunesse du Parti des Forces Nouvelles (PFN), formation d'extrême-droite néo-fasciste. Il n'a que 14 ans! Au PFN, il côtoie notamment le Mosellan Robert Spieler qui fondera en 1989 le mouvement régionaliste et identititaire "Alsace d'Abord". En 1979,  il fait la connaissance de Roland Hélie, militant de la droite extrême qui préconise déjà la création d'un "front nationaliste et populaire contre le mondialisme". Engagé volontaire dans l'armée de Terre, le Chaton passe par l'école interarmes de Coëtquidan (Morbihan)  et l'école d'application de Draguignan (Var) avant de servir de 1990 à 1997 au 152è régiment d'infanterie de Colmar. Il y sera successivement chef de section anti-chars, officier adjoint  puis commandant de compagnie de combat. Bien qu'astreint au devoir de réserve lié à son statut de militaire, il publie dans la revue "Espace Nouveau" qui, en 1991, prend position contre la première Guerre du Golfe.
  Activistes du Parti des Forces Nouvelles à Paris dans
les  années 1970 lors d'une manifestation de soutien
à la dictature espagnole du général Franco

Du FN au MNR à la Fédération Identitaire - Placé à sa demande en service détaché de l'armée, le Chaton, s'installe à Rombach-le-Franc après avoir habité quelque temps à Kientzheim (Haut-Rhin). Il a entretemps adhéré au Front National (FN) de Jean-Marie Le Pen et est élu en 1998 sous l'étiquette frontiste au conseil régional d'Alsace. Déçu par le mode de fonctionnement interne du FN et par ce qu'il juge être son "indécrottable jacobinisme", il passe rapidement au Mouvement National Républicain (MNR) de Bruno Mégret. Il s'en lassera tout aussi vite, pointant l'absence de "sensibilité régionaliste" de cet autre parti d'extrême-droite. En 2002, il se rapproche de Robert Spieler pour ré-activer "Alsace d'Abord". Le Chaton, qui ne parle pas un traître mot en dialecte, tient alors au nom des Alsaciens un discours identitaire, sécuritaire et anti-fiscaliste. Il dénonce parallèlement l'immigration "non européenne" et l'islam. En 2004, il est élu conseiller général (extrême-droite) du canton de Sainte-Marie-aux-Mines où il bat, lors d'une triangulaire au 2è tour, le maire (UMP) du chef-lieu, Claude Abel (34,74% contre 33,12%). Promu vice-président d'Alsace d'Abord, il crée en 2007 la Fédération Identitaireamalgame de groupuscules régionalistes  réclamant notamment une Alsace "autonome et identitaire". Une "vaste fumisterie" et une "big tartufferie" commente alors la revue d'extrême-droite "Réfléchir et agir".

Centre de crispations indépendantistes depuis son érection
en 1932, le monument Turenne à Turckheim a été une
 nouvelle fois vandalisé l'été dernier, à la veille du passage
 du tour de France.
Le Chaton ne craint pas les loups - En 2009, le Chaton accueille à Rombach-le-Franc  un ancien responsable des Loups Noirs,  groupe autonomiste à l'idéologie néo-nazie qui, en 1980, avait revendiqué le plasticage du monument Turenne à Turckheim et, en 1981, celui de la croix du Staufen à Thann, considérant qu'il s'agissait de symboles de la "colonisation" de l'Alsace par la France. En 2009 également, notre Chaton quitte "Alsace d'Abord" et rejoint l'UMP où, bien que transfuge de l'extrême-droite, il est accueilli à bras ouverts par l'alors tout nouveau secrétaire général de la fédération du Haut-Rhin, Eric Straumann.  Pour expliquer sa défection, il déclare dans une interview: "J’ai de plus en plus de mal à me sentir concerné par les avatars (du) camp national. C’est peut-être parce que je me sens de moins en moins national. Voire plus du tout…". On n'est pas forcé de le croire... Aux cantonales de 2011, c'est donc sous l'étiquette du parti de Nicolas Sarkozy que le Chaton est ré-élu triomphalement avec plus de 62% des suffrages exprimés au 2è tour et une abstention record de 53%. Il revient toutefois à ses premières amours dès septembre 2012 en participant, à Orange (Vaucluse) et à l'invitation du maire (Ligue du Sud, extrême-droite) Jacques Bompard, à un colloque ayant pour thème "Face à un pays de droite gouverné par la gauche, faisons l'union de toutes les droites".

Alors François, un RDV urgent chez Nathalie à Katz?

Des voeux 2014 à l'emporte-pièce - En présentant en janvier dernier ses voeux pour 2014, le conseiller général Chaton n'a pas hésité à sortir la schlague avec  la présence bienveillante de la sénatrice Catherine Troendlé, présidente de la fédération UMP du Haut-Rhin et par ailleurs copine de la Chatte Que Vous Savez. Décrivant les "vedettes du gouvernement", l'ancien militaire de carrière a lourdement ironisé sur, entre autres, l'exemplarité de l'ancien ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, "qui se prononce pour la dépénalisation de l'usage du cannabis", et de la garde des Sceaux, Christine Taubira, pour laquelle les délinquants seraient "des victimes de la société auxquels il faut éviter la prison car les voyous sont quand même mieux en liberté". Le premier ministre, Manuel Valls? "Un crocodile, grande gueule et petits bras". Le président de la République, François Hollande? "Un paresseux qui a encore le temps de faire des balades à scooter dans les rues de Paris". Après avoir remis en cause les régimes sociaux, il n'a bien entendu pas manqué d'évoquer les "immigrés venus du Mali, d'Afghanistan, d'Egypte, de Somalie, des Balkans, de Centrafrique, et j'en passe, qui viennent jusque dans nos campagnes" (ndlr: égorger nos fils et nos compagnes?). 


Et chez les autres?Dans une première liste publiée le 13 décembre, l'UMP accorde son investiture à Pierre Bihl, conseiller général (UMP) sortant de l'ancien canton de Ribeauvillé (16.650 habitants et dix communes -- Bergheim, Guémar, Hunawihr, Illhaeusern, Ostheim, Ribeauvillé, Rodern, Rorschwihr, Saint-Hippolyte et Thannenkirch). La toute jeune Union des Démocrates et Indépendants (UDI) retient également le maire de Bergheim sur sa liste, mais seulement en soutien de sa propre candidate investie, Marie-Paule Gay, maire (centriste) d'Aubure, l'une des cinq communes de l'ancien canton de Sainte-Marie-aux-Mines (10.500 habitants -- Lièpvre, Rombach-le-Franc, Sainte-Croix-aux-Mines, Sainte-Marie-aux-Mines). Ces investitures doivent être négociées par les deux partis début janvier. Chez Europe Ecologie/Les Verts (EELV), il semble acquis que Henri Stoll, conseiller général (Vert) sortant de l'ancien canton de Kaysersberg (12.000 habitants et dix communes -- Ammerschwihr, Béblenheim, Bennwihr, Katzenthal, Kaysersberg, Kientzheim, Mittelwihr, Riquewihr, Sigolsheim, Zellenberg) repique. Pour l'instant, rien sur la co-listière du maire de "la plus belle ville du monde". Parmi les autres candidatures possibles, il n'est pas exclu que Thierry Speitel, maire (UDI) de Sigolsheim et meilleur ennemi de la CQVS, se présente. Les candidatures devront être déposées en préfecture d'ici au 16 février à 16H00.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire