vendredi 12 décembre 2014

Eau potable: plus de 13.000 m3 partis dans les fuites, un gaspi de 34.000 euros!


Réseau d'eau potable: ça fuite sec! - Les chats n'aiment pas l'eau, c'est bien connu... Mais au point de la gaspiller? La question peut légitimement être posée à la lecture du rapport 2013 sur "Le prix et la qualité du service public de l'eau potable". Présenté par la Chatte Que Vous Savez lors du concheil munichipal du 24 novembre (lire ici), ce rapport fait apparaître un écart de près de 30% entre l'eau achetée l'an dernier au Syndicat intercommunal des eaux du Nord-Ouest de Colmar (SIENOC) et celle vendue aux particuliers lors du dernier exercice. En d'autres termes, un tiers de l'eau achetée au SIENOC est partie dans des fuites au réseau de distribution! A raison de 2,513 euros le mètre cube (m3), ce sont donc €19.322 qui se sont évanouis et qui devront être imputés, en pure perte, au budget communal... Qui va payer? On vous laisse regarder votre prochaine facture... Pour la CQVS,  qui lors de la récente campagne électorale avait promis "zéro dépenses inutiles", cette gabegie fait pour le moins désordre. Explications...

Tabeau n°1: les chiffres, pour savoir de quoi on parle...
Aucun réseau de distribution n'étant étanche à 100%, en 2012, l'écart entre l'eau achetée et celle vendue était restée dans des proportions somme toute acceptables: 143 m3, soit 0,5% de l'eau achetée au SIENOC. Mais l'an dernier, cet écart a brusquement bondi à 26,5%, la différence entre l'eau achetée et celle vendue se montant à 7.689 m3! Question: qu'a fait la municipalité alors qu'elle avait nécessairement informée de cette brusque augmentation du volume des fuites par la Colmarienne des Eaux, l'exploitant du réseau?

Tableau n° 2: les chiffres par semestre, où l'on s'aperçoit que la municipalité a laissé couler...
Un examen des écarts par semestre montre en effet que les fuites, loin de se résorber, se sont aggravées au fur et à mesure que l'année avançait. De 1.515 m3 entre janvier et juin (écart de 11% entre ce qui a été acheté et ce qui a été vendu), elles ont grimpé à 6.174 m3 entre juillet et décembre, soit un écart de 40% entre l'achat et la vente! Ce qui semble indiquer que la mairie, qui savait dès juin que des fuites avaient cours sur le réseau, a laissé couler au 2è semestre avec le résultat que l'on sait...

Tableau n°3: encore 6.000 m3 de fuites "diffuses" au 1er semestre 2014
La Colmarienne des Eaux a finalement été "prévenue" en janvier 2014 des écarts constatés, indique alors le rapport que la CQVS a soumis au concheil munichipal. Prévenue? Mais prévenue de quoi? C'est la Colmarienne des Eaux qui a l'oeil sur le compteur de la commune: c'est donc elle qui savait! Et non l'inverse... Poursuivons avec le rapport: donc "prévenue", la Colmarienne des Eaux "a procédé à une recherche approfondie de fuites sur l’ensemble du réseau communal en début d’année". Pour quel résultat? L'explication donnée devant les chats de gouttière de l'opposition par notre chatte en chef vaut son pesant de  cacahuètes: "Après cette détection générale, la Colmarienne des Eaux a conclu que ce débit perdu correspond à des fuites diffuses sur le réseau communal, car il n’y a pas d’anomalie franche". Et où se situaient ces "fuites diffuses" qui, a assuré la CQVS devant l'assemblée communale, ont été depuis colmatées? Rue du Schlossberg et rue du Vignoble ainsi qu'au pied de deux bornes d'incendie... Malheureusement pour nos Persans de la majorité, cette assertion s'effondre dès lors que l'on examine les chiffres du 1er semestre 2014... De janvier à juin courants, et si l'on table sur une consommation équivalente à celui du 1er semestre 2013 (le chiffre du 1er semestre 2014 n'est, paraît-il, pas encore disponible), un nouvel écart de 6.000 m3 entre les volumes achetés et revendus a dû être constaté. Soit un écart de 40%! Pour un montant de €14.872 qu'il faudra, lui aussi, éponger...


Au total, au moins €34.000 partis à vau-l'eau - On résume: primo, entre janvier 2013 et juin 2014, 13.807 m3 d'eau potable ont fuité du réseau de distribution communal pour un coût de, grosso modo, €34.000!!! Avouez que ça fait cher du pastis... Deuxio: il s'agit de fuites diffuses qui ont été colmatées mais même réparées, les conduites continuent de couler. Tertio: alors que l'exécutif a mis un an à réagir et que l'eau est une ressource stratégique (lire ici), la commune --c'est-à-dire tous les chats et chattes de la vallée-- "va bien devoir payer". A noter: si des particuliers ont  constaté des fuites après leur compteur individuel --et qui seraient alors de leur seule responsabilité--, les dispositions légales en vigueur plafonnent cette sur-consommation,  comme le souligne ici la revue "Que choisir". Dans un prochain article, votre blog abordera les disparités des prix de l'eau entre Katzenthal et les communes voisines, et notamment avec Ammerschwihr, Ingersheim et Niedermorschwihr. Là aussi, c'est pas triste...

Post-scriptum qui a quelque chose à voir - Le rapport présenté le 24 novembre doit notamment comporter un "indice linéaire des pertes en réseau". Cet indice sert à évaluer, en les rapportant à la longueur des canalisations, les pertes par fuites sur le réseau de distribution. Eh bien, pas de chance: pour 2013 à Katzenthal, ces données sont "non disponibles". On se demande bien pourquoi...

Post-scriptum qui n'a rien à voir - Parmi les perles relevées dans le compte-rendu (CR) du dernier concheil munichipal, il est affirmé que le CR de la séance du 27 octobre (lire ici) a été adopté. Par combien de voix? Mystère et boule de gomme. Et pour cause: il n'y a pas eu de vote du concheil! Commentaire d'un chat de gouttière: "Le compte-rendu a été bidonné. Encore une remarquable démonstration du grand professionnalisme de la chatte en chef et de son Grand chat bêlant...".

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